Tribunal judiciaire de Brest Des associations environnementales réclament 240 000 euros à Timac Agro
Des associations de défense de l'environnement ont réclamé jeudi 240 000 euros au producteur d'engrais Timac Agro, devant le tribunal judiciaire de Brest, en réparation d'un préjudice écologique dû notamment à des rejets excessifs d'ammoniac dans l'air.
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L'avocat des associations, Me Thomas Dubreuil, a pointé lors d'une audience civile le « non-respect récurrent de la réglementation environnementale » sur deux sites industriels de Timac Agro : celui de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) et celui de Tonnay-Charente (Charente-Maritime).
« En 2019, sur le site de Saint-Malo, on est à plus de 100 dépassements, en cumulé, de la valeur limite des émissions d'ammoniac », a pointé l'avocat de Bretagne Vivante, Eau et Rivières de Bretagne, France Nature Environnement (FNE) et Nature Environnement 17. « Or, on est sur un territoire avec un enjeu particulier pour les émissions d'ammoniac », a poursuivi l'avocat, en référence aux marées vertes récurrentes en Bretagne, provoquées par le déversement dans l'eau de nitrates d'origine agricole.
Dans son usine de Tonnay-Charente, près de Rochefort, il est également reproché à Timac Agro un non-respect des conditions de stockage de potasse et une pollution des eaux de ruissellement avec du phosphate. Ces différents manquements avaient donné lieu à des mises en demeure des préfectures concernées, selon l'avocat.
« La situation est régularisée », a rétorqué l'avocate de la société, Me Gwladys Beauchet, en estimant que les associations ne démontraient pas l'existence d'un préjudice. Ce préjudice est « inexistant et purement fictif », a plaidé l'avocate, en mettant le tribunal en garde contre le « risque qu'on arrive à une course à l'indemnisation au détriment de le protection de l'environnement » si les associations obtenaient gain de cause. La décision du tribunal a été mise en délibéré au 11 janvier.
Filiale du groupe Roullier, Timac Agro est également mise en cause depuis plusieurs années par des habitants de Saint-Malo qui dénoncent les « nuisances olfactives » et les rejets de son usine d'engrais et de nutrition animale. La justice avait ordonné une expertise à ce sujet en juillet 2020.
Créée en 1959 à Saint-Malo, Timac Agro emploie quelque 900 personnes et dispose de huit sites industriels répartis dans toute la France.
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